Réussir sa communication orale demande d’en évaluer les compétences nécessaires. L’outil présenté ici permet de satisfaire ce besoin
Un discours en public réussi capte immédiatement l’attention de l’auditoire, se comprend aisément et laisse un souvenir impérissable. La méthode Toastmasters est là pour permettre à chacun d’atteindre ce Graal, en particulier grâce à l’un de ses trois piliers, l’évaluation.
LA GRILLE D’ÉVALUATION POUR LES CONCOURS DE DISCOURS TOASTMASTERS
En effet, une bonne évaluation est importante pour permettre de jauger les progrès d’un membre du club, d’identifier ses domaines d’amélioration et de comparer ses qualités avec d’autres, en particulier lors des tournois de discours régulièrement organisés par l’association.
Pour cela, Toastmasters International a mis au point une grille d’évaluation destinée à éclairer les décisions des juges (cf. Figure 1)
Figure 1 : Grille d’évaluation Toastmasters
Bien que fort utile pour documenter une décision, cette grille souffre d’une importante limitation. En effet, il n’y a pas de référentiel explicite permettant de graduer la performance sur chacun de ces critères, ce qui conduit les novices – et parfois même les experts… – à interpréter eux-mêmes le degré des prestations. Or, ce n’est qu’avec le temps et la pratique qu’un tel référentiel – toujours implicite – se construit.
UNE GRILLE PERMETTANT D’ÉTALONNER SES COMPÉTENCES
Quel serait le portrait-robot d’un instrument d’évaluation idéal ? Un tel instrument devrait posséder 4 caractéristiques.
- La validité en mesurant effectivement l’objet, ici les compétences de communication, qu’il est supposé jauger, dans toutes ses dimensions pertinentes
- La fidélité en donnant les mêmes résultats d’un évaluateur à l’autre.
- L’universalité en permettant à des experts comme à des novices, au besoin après formation, de l’utiliser.
- L’intelligibilité en laissant peu d’ambiguïté dans la mesure.
L’instrument mis au point par Lisa Schreiber[1], de l’Université du Nebraska, appelé “Public Speaking Competence Rubric” (PSCR), se rapproche de cet idéal. Il consiste à évaluer, au travers du discours, 11 compétences chez un orateur (cf. Figure 2)
Figure 2 : Les compétences de l’art oratoire
Pour mesurer chacune de ces compétences sans ambiguïté, Schreiber a mis au point une gradation des compétences (cf. Figure 3).
Figure 3 : Les rubriques d’évaluation (extraits)
En outre, elle a démontré la validité de l’outil en prédisant les notes données indépendamment par les professeurs aux étudiants. Sa fiabilité est bonne puisque, sur les 4 évaluateurs du test, la fidélité inter-juge était de 83%. Enfin le fait que de simples étudiants puissent l’utiliser a prouvé l’universalité de l’outil.
Nous avons simplifié et adapté cet outil en français pour aider à l’évaluation des compétences oratoires parmi les membres d’un club Toastmasters (cf Figure 4).
Figure 4 : Outil d’évaluation des compétences oratoires (extrait)
POUR ALLER PLUS LOIN
Bien que l’évaluation dépende de la subjectivité des juges, un tel outil a le mérite d’objectiver les scores. Des recherches sont en cours pour se passer de juges et pour automatiser l’évaluation grâce à des capteurs sensoriels. De fait, elles n’en sont qu’à leurs balbutiements. D’ici à ce qu’elles remplacent l’être humain, il vous reste un peu de temps pour vous entraîner chez nous à l’art subtil de l’évaluation. Vous aussi, vous voulez vous exercer. Venez donc nous rendre visite : c’est ici.
[1] Schreiber et al. (2012). The development and test of the public speaking competence rubric.